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Hay for horses : “homemade” hay

Faire du foin pour les chevaux : le foin "maison" bonne idée ou pas ?

Faire son foin ou le faire faire, c’est ce qui va permettre de :

  • procéder au mieux pour gérer les fructanes,
  • mais aussi, décider de quand et comment on va couper pour protéger la flore
  • et encore, connaître les nutriments disponibles pour les chevaux  : réaliser des analyses c’est LE moyen de connaître la qualité réelle du foin et les besoins en complémentation de façon ciblée

Quelles sont les 6 étapes des fenaisons ?

  1. Faucher : c’est couper l’herbe… à 7cm du sol cela permet de préserver le système racinaire,
  2. Faner : c’est retourner l’herbe coupée pour l’exposer à l’air et au soleil de tous côtés,
  3. Andainer :  c’est rassembler le foin en andains (sortes de boudins),
  4. Presser : c’est passer une machine qui va former les bottes, ballots ou round ballers
  5. Ranger : c’est stocker la récolte
  6. Analyser : c’est échantillonner la récolte afin de l’envoyer dans un laboratoire pour connaître la valeur nutritionnelle de la récolte

Comment se faire une idée du temps que cela prend à faire ?

Cela dépend des machines utilisées, du professionnel auquel on fait appel (ou pas) et du temps passé.

  • faucher : 1,5 à 1,8 hectare par heure en 1 passage
  • faner : 3 à 3,5 ha/h en 2 passages minimum, souvent 3 en Normandie
  • andainer : 2 à 2,5 ha/h en 1 passage
  • presser : 30 rounds ballers/h (… c’est plus long quand on diminue la taille du round… et encore plus avec les petits ballots car le tracteur doit s’arrêter souvent…)
  • ranger : 3 à 3,5 hectares/heure pour charger et au moins autant pour stocker avec en plus le trajet – ça dépend de la taille de la remorque et de la main d’œuvre disponible (plus on est de fous plus ça avance…), le type de bâtiment de stockage est aussi déterminant (ainsi que son emplacement par rapport aux herbages)
  • analyser : ici on envoie à l’analyse quand on va commencer à utiliser pas avant (plus l’analyse est complète et adaptée aux chevaux, plus c’est cher : ici nous les faisons tous les deux ans en alternant le type d’analyse – voilà un endroit où vous pouvez faire faire des analyses très complètes : lien ).

Faire faire : exemple de notre récolte en 2019

– intervention d’une entreprise de travaux agricole
– rounds de petite taille
– sur 12 hectares (2 très grandes parcelles et 3 plus petites – terrain facile)
 
 
  • 6 heures pour faucher
  • 10 heures pour faner 3 fois
  • 5 heures pour mettre en andains : comme il était suivi par la presse, y passer 5 heures, ce n’était pas très vite pour faire les rounds,
  • ici on range nous-mêmes avec le petit tracteur afin de répartir un peu partout dans l’écodomaine dans plusieurs abris et hangars.
=> le rendement est d’environ 5 tonnes à l’hectare : la récolte donne 60 tonnes de foin.
=> Attention : en 2020, le foin a été fait en échange d’une partie de la récolte… avec un tel rendement c’est plus intéressant pour celui qui fait le foin et “se paie” sur la récolte, que pour celui qui fourni l’herbage qui est récolté)

Faire faire du foin "maison" combien ça coûte ?

Tarifs entreprises : main d’œuvre

  • Faucher : 30 euros / hectare
  • Faner – andainer : 25 euros : hectare
  • Presser : 6 à 8 euros le round (plus le round est petit plus c’est cher) ou 70 euros / hectare
  • Ranger : 35 euros / heure

=> application de ce genre de facturation pour l’exemple :

  • fauche : 30 x 12 = 360 euros
  • fanage – andainage : 25 x 12 x 2 = 600 euros
  • presse : 70 x 12 = 840 euros

=> pour une production de 60 tonnes, ça fait 1 800 / 60 = environ 30 euros la tonne

=> Dans l’exemple, il faut ajouter :

  • le temps passé à ranger la récolte,
  • et l’amortissement du tracteur (entretien, pneus, carburant, assurance) et des hangars (amortissement, entretien, assurance)
  • Pour nous cela représente environ 500 euros : cela donne environ 38 euros la tonne de foin “sur mesure – maison”

Faire soi-même son foin "maison" combien ça coûte ?

Prix du matériel (à réévaluer en majorant pour du neuf en 2021 et en minorant pour de l’occasion)  : Prix d’achat 2010  (matériel neuf ; en HT ; source : BCMA, 2010).

  • Faucheuse : 8 300 euros
  • Faneuse : 7 750 euros
  • Andaineuse : 3 800 euros
  • Presse (round) : 26 000 euros
  • Remorque : 6 400 euros
  • reste le tracteur (il est conseillé d’avoir un tracteur puissant de type 90 chevaux : on peut faire avec moins mais c’est nettement plus long)

=> 52 250 euros HT neuf en 2010 …. à amortir sur environ 15 ans : un peu moins de 3 500 euros par an

Faire ou faire faire ? petit calcul

  • besoins par cheval et par an : environ 5,5 tonnes
  • prix d’un foin bio qu’on achète : de 120 à 150 euros la tonne HT => cela fait de 660 à 825 euros par cheval et par an
  • prix d’un foin maison que l’on fait faire : environ 40 euros la tonne HT => cela fait 220 euros par cheval et par an

=> il est intéressant de réfléchir à cette possibilité. En fonction :

  • du temps dont on dispose,
  • de sa capacité à faire le travail,
  • des possibilités de stocker,
  • des possibilité d’acheter d’occasion ou de louer
  • mais c’est très chronovore et la contrainte météo implique une très grande disponibilité.

=> pour une production de 60 tonnes à environ 40 euros la tonnes on obtient 2400 euros : c’est inférieur au montant annuel à amortir vu au-dessus, il n’est pas possible d’envisager de s’équiper en “neuf”.

Faire son foin c'est aussi avoir un herbage :

Je ne vais pas développer (il y a trop de cas particuliers), mais il faut compter en plus :

  • l’achat du foncier
  • et aussi, l’entretien des herbages
  • en passant par leur restauration,
  • l’agradation des écosystèmes
  • et encore l’enrichissement de la biodiversité pour obtenir une flore adaptée aux chevaux…

=> Tous ces points sont développés dans votre Facebook group. Mais vous pouvez découvrir comment faire lors des formations en ligne et des ateliers au Val de Vie.

Facturer du foin : comment calculer vos tarifs ?

Vendre sa récolte : 

Le foin maison vendu sur place,  c’est sur la base de son coût : votre marge dépend essentiellement des prix du coin, qui varient en fonction :

  • des régions,
  • de la livraison ou pas,
  • de l’enlèvement “au champ” ou du stockage…
  • avec des analyses vous pouvez assurer à l’acheteur un service et une qualité rare sur le marché
Facturer à un pensionnaire

Il y a 4 points à chiffrer :

  • le coût réel du foin que vous donnez réellement aux chevaux en pension : sur la base de 15 kilos par cheval et par jour (c’est à ajuster bien sûr). C’est là qu’on va intégrer le coût des analyses.
  • l’amortissement du matériel pour distribuer le foin : cela va du mini tracteur pour le transport (ou la brouette), aux filets, cloches et autres… Les coûts peuvent varier énormément, mais il est nécessaire de les intégrer.
  • plus il y a de points de nourrissage, mieux c’est pour le cheval : plus cela a un coût (un filet à foin cela a une durée de vie limitée, même si on peut réparer, bricoler etc… pour réduire les coûts)
  • le temps passé à distribuer

NOTE : on ne fait pas porter sur un seul pensionnaire l’amortissement d’une pension. Cela se fait en fonction de la capacité totale d’accueil, que la pension soit pleine ou pas.

Dans notre exemple

La capacité d’accueil est de 15 chevaux et poneys.

On est autonomes car les chevaux ont accès en permanence à des arbres fourragers et sont complémentés avec une base pellets de foin réhydraté.

Sur une base de 40 euros la tonne de foin cela donne :

  • environ 20 euros HT de “coût-foin seul” par mois (avec les analyses),
  • auxquels il faut ajouter les filets à foin (chaque cheval dispose de trois points de nourrissage minimum, et il faut des piquet, mousqueton, crochet… c’est minime mais on peut compter 1 euros HT par cheval et par mois en petit matériel, y compris les cloches par exemple, ou les pallox…),
  • vient ensuite l’amortissement du petit tracteur (d’occasion – à amortir dans les 5 ans : environ 7 euros HT pour le tracteur par cheval et par mois, avec l’entretien, le carburant, l’assurance, les pneus…) ,

On est déjà à 28 euros HT auxquels il faut ajouter :

  • les zones de nourrissages méritent d’être stabilisées (pas d’estimation des coûts ici, car toutes les régions ne sont pas exposées de la même façon et chaque site a ses particularités et ses besoins, mais c’est à envisager car la qualité de la pension est aussi liée à cela), 
  • enfin la main-d’œuvre pour distribuer le matin et compléter le soir… 

Bien sûr il ne s’agit pas là d’un calcul d’expert comptable mais le sujet du prix des pensions en Paddock Paradise revient très souvent : lorsque la comparaison est faite avec des pensions au black dans un herbage sans aucune infrastructure particulière, pour 50 euros par mois…

Nous reviendrons sur les coûts réel au fil des articles.

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